Sans doute ont-ils quitté leur douillette chambre de Saint-Gervais-la-Forêt avec la conviction que ce « jardin de la France » aux riches vallées, aux étangs mystérieux, aux immenses forêts giboyeuses symbolisait tant la douceur de vivre, le charme paisible et l’équilibre, qu’il était dessiné sur-mesure pour offrir aux cyclotouristes autant d’agrément qu’il en avait dispensé naguère aux grands de ce monde, princes et artistes de la Renaissance. Sans doute encore sont-ils conscients qu’il y a là, entre Cher et Loire, de Sologne en Touraine, tant de trésors semés par le génie de l’Homme et la prodigalité de la Nature qu’une semaine de balades agrémentées d’aimables visites ne permet guère que de se mettre l’eau à la bouche et de rêver d’autres découvertes.
Et cependant, bien raisonnable était le programme proposé qui privilégiait ostensible¬ment le tourisme et la convivialité. Choix largement adopté et apprécié par tous les participants, visiblement conquis par cette pratique sereine et contemplative qui n’empêchait pourtant pas de couvrir quotidiennement 70 à 100 kilomètres de routes, parfois « blanches », et toujours peu fréquentées. Entre la randonnée des asperges, les fastes de Chambord ou de Chaumont, l’exquise perfection de Chenonceau, les évocations historiques de Blois, l’harmonie symétrique de Cheverny, les menus tutoyaient l’excellence, pique-niques compris qui n’engendrèrent jamais la mélancolie. Il convient de souligner le sympathique accueil de clubs locaux Vineuil, Cour-Cheverny, Pontlevoy - et la disponibilité souriante de Jean-Pierre, Francis, Gérard et Claude venus épauler les organisateurs patentés.
Image emblématique d’une terre d’harmonie et de lumière, Chenonceaux apparaît comme le symbole de ce premier séjour proposé par la ligue Orléanais. La féerique passerelle de pierre blanche, le « château des Dames » porte une devise : « S’il vient à point, me souviendra ». Les 15 dames qui sont venues en Loir-et-Cher, ne l’oublieront pas, leurs compagnons pas davantage ...