Je pars faire un tour !
Parfois, lorsque je me lasse de mes pantoufles, de mon fauteuil et de ma télé, je pique une crise, et je pars faire un tour.
J’ai donc fait le tour du village, passant entre la mairie et l’église poussant jusqu’au gymnase du collège et revenant par l’ancienne gare abandonnée aux ronces et aux tagueurs de la bourgade.
Lorsque je me suis lassé de l’ancienne gare et des coloriages de nos gamins, j’ai lancé...
Je pars faire un tour !
J’ai donc fait le tour du canton : de ferme en ferme, des coins à pêcheurs placides en coins à champignons.
Lorsque je me suis lassé des coins à champignons, j’ai lancé....
Je pars faire un tour !
J’ai donc fait le tour du département, de ses forêts, de ses coins à champignons et de ses gares abandonnées à la jeunesse qui passe bombe en main.
Lorsque je me suis lassé des merveilles du département et des affiches de son président, j’ai lancé...
Je pars faire un tour !
Et là j’ai fait le tour de la France. Un vrai, en suivant bien les contours, en tirant la langue comme un gamin qui s’applique à un coloriage.
Un tour comme ça, ça a de la gueule. Bien plus que ces gribouillis uniformes qui tournicotent dans la cambrousse, sans respect de l’hexagone et de sa grandeur. Chrono ou pas, cela fait belle lurette que les appellations officielles "tour de France" confinent à la tromperie. Des tours en France, peut – être. Un tour de la France certainement pas.